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07
Mar

Barrage de la Renaissance : un ouvrage pharaonique conflictuel

Le grand barrage « de la Renaissance » est au cœur d’un conflit diplomatique entre le Soudan, l’Égypte et l’Éthiopie. Situé sur le Nil bleu, à environ 30 kilomètres de la frontière Soudanaise, celui-ci mesure 145 mètres de haut sur 1,8 kilomètres de long.

Un haut responsable présent à l’inauguration a cité « ce grand barrage a certes été construit par les Éthiopiens mais c’est au bénéfice de tous les Africains, pour que nos frères et sœurs Africains en profitent ».

Le projet nommé Gerd (Grand Ethiopian Renaissance Dam), constitue depuis le lancement du projet en 2011, une source de conflit avec le Soudan et l’Égypte, tous deux tributaires du Nil pour leurs ressources hydrauliques.

L‘Égypte a alors invoqué un « droit historique » sur le fleuve, garanti depuis un traité signé en 1929 avec le Soudan. Elle avait obtenu un droit de veto sur la construction de projets sur le fleuve. Puis en 1959, après un accord avec le Soudan sur le partage des eaux, l’Égypte s’était attribuée un quota de 66% du débit annuel du Nil contre 22% pour celui-ci.

L’Éthiopie n’ayant pas pris parti dans ces accords, ne se sentait aucunement liée avec ces deux pays. C’est ainsi qu’en 2010, un nouveau traité signé par les pays du bassin du Nil vu le jour, malgré l’opposition de l’Égypte et du Soudan, a supprimé le droit de veto Égyptien et autorisé de nouveaux projets d’irrigations et barrage hydrauliques sur le fleuve.

L’ONU fut saisi l’été dernier et conseilla aux pays de continuer leur pourparlers sous la direction de l’Union Africaine (UA). Le Caire (capitale de l’Égypte) et Khartoum (capitale du Soudan), inquiets pour leur approvisionnement en eau demandèrent à Addis-Abeba (capitale de l’Éthiopie) de stopper le remplissage du barrage.

L’Éthiopie procéda tout de même l’été dernier à la phase deux du remplissage du barrage, considéré comme l’un des plus gros d’Afrique avec une production de 5000 mégawatts.

L’Égypte aimerait avoir son mot à dire, car en effet, elle est à la fois la puissance économique et militaire de la région et dépend à 97% du Nil pour son approvisionnement en eau. Avec ses 100 millions d’habitants elle a tenté les négociations quant au remplissage du barrage : sur 15 ans au lieu de 5 à 7 ans. Celle-ci se tient également prête à intervenir militairement.

Le Soudan plus discret, avait observé ces négociations de loin sans y participer car l’Éthiopie avait promis de lui vendre l’électricité à prix coûtant.

Si l’on regarde objectivement la situation, l’Égypte à tout faux sur cette affaire. En effet, le partage des eaux découle d’un traité léonin de 1959 qui ne laissait presque rien à l’Éthiopie et très peu au Soudan, Le Caire quant à lui s’était réservé la part du lion.

De plus, L’Égypte fait preuve de mauvaise foi : le remplissage du barrage après la saison des pluies ne menace absolument pas son approvisionnement en eau et son barrage à Assouan est rempli à ras-bord et contient assez d’eau.

En vérité, ce qui ne convient pas à l’Égypte, c’est le fait qu’une nouvelle puissance africaine soit en train de naître puisqu’avant cela, elle contrôlait la région et la surplombait depuis toujours.

L’Éthiopie et ses 100 millions d’habitant sont en train de rivaliser avec la puissance Égyptienne.

En effet, grâce à ce barrage, Addis-Abeba (capitale de l’Éthiopie) obtient une voix au chapitre des discussions sur l’avenir de la région et c’est ce qui insupporte clairement l’Égypte.

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