Des microplastiques dans notre alimentation

En Octobre 2018, une étude menée par des chercheurs de Corée du Sud et de Greenpeace ont mis en évidence la présence de microplastiques dans les sels de table. Au final, 90 % d’entre eux contiennent des microplastiques ! Malheureusement, les sels de table ne sont pas les seuls « aliments » concernés par cette intoxication à grande échelle. Les poissons et les fruits de mer sont eux aussi contaminés. Ainsi, les consommateurs de fruits de mer ingéreraient entre 2000 et 11 000 fragments de plastique chaque année.

L’environnement contaminé aux microplastiques

Les microplastiques sont des petites particules (< 5 mm) de matière plastique dispersées dans l’environnement. Elles se retrouvent dans les océans mais aussi dans les cours d’eau et les lacs. Les poissons de mer comme les poissons d’eau douce sont contaminés. A l’échelle planétaire, les rejets de microplastiques sont principalement dus à une mauvaise gestion des déchets plastiques, aux décharges à ciel ouvert ou encore à la présence de microbilles dans les cosmétiques. En 2014, plus de 5250 milliards de microfragments de plastique flottaient dans les océans. Une fois absorbés par les animaux marins, les microplastiques nuisent à leur reproduction et peuvent bloquer les systèmes digestifs et respiratoires de certains individus.

Jusqu’ici, les États s’inquiétaient peu de l’impact des microplastiques sur l’humain et l’alimentation. Mais de nouvelles études menées sur le sujet sont pour le moins inquiétantes. Non seulement la pollution par les microplastiques s’intensifie mais elle contamine la chaîne alimentaire jusque dans nos assiettes.

Nous mangeons du plastique !

Si l’on vous disait que vous mangez quotidiennement du plastique, vous n’y croiriez pas. Et pourtant : si vous consommez du sel, des fruits de mer et/ou du poisson, vous êtes concerné par la contamination aux microplastiques. Selon une récente étude, un adulte consomme en moyenne environ 2000 microparticules de plastique par an via le sel. A cela s’ajoute les 71 % de mollusques et 66 % de crustacés contaminés par des microplastiques. Les moules et les huîtres sont les principaux fruits de mer concernés. Et pour cause : les moules filtrent entre 20 et 25 litres d’eau par jour et ingèrent donc des microplastiques, comme tous les autres organismes filtreurs. Les huîtres sont également très sensibles à l’impact de la pollution plastique, notamment au niveau de la reproduction. Mais qu’en est-il pour l’homme ?

Selon les dernières études, les consommateurs réguliers de fruits de mer pourraient avaler 780 000 fragments de plastique par an si la pollution au plastique continuait à s’intensifier. Mais inutile d’aller aussi loin dans le temps pour s’apercevoir que nous sommes déjà bien contaminés aux microplastiques. Une étude présentée au congrès de gastroentérologie en Autriche a montré la présence généralisée de microplastiques dans les selles humaines ! Les particules de polypropylène (PP) et de polyethylène-terephtalate (PET) représentent plus de 95 % des particules détectées. C’est la première fois que des scientifiques trouvent des microplastiques dans des selles humaines… A l’heure actuelle, nous cernons encore mal les impacts que peuvent avoir ces microplastiques sur la santé. Pénètrent-ils dans les cellules ? Se déplacent-ils dans les tissus et les organes ? Les recherches se poursuivent.