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Le blog de l'OMPE

Ensemble sauvons notre planète
20
Jan

Un trafic sauvagement prospère

Le commerce illégal d’animaux de compagnie ou de produits dérivés d’espèces protégées est le quatrième plus lucratif au monde après ceux des stupéfiants, des contrefaçons et êtres humains. Il connaîtrait une croissance de 5 à 7% par an selon Interpol.

Ce trafic prend de plus en plus d’ampleur notamment grâce au développement des réseaux sociaux puisque le contact entre vendeurs et acheteurs est d’autant plus simplifié désormais. Avant cette technologie, il fallait se procurer des livres, se rendre dans des salons pour obtenir les informations sur l’acquisition de certains animaux.

Ces personnes ne se voient pas comme des trafiquants car ils ont une vision faussée de la nature. Ils disent aimer les animaux, ils pensent qu’en les retirant de leur milieu naturel et en les mettant en cage ils deviennent alors des protecteurs. Or, profiter de la nature sans la toucher, c’est la protéger.

Les animaux les plus recherchés dans ces trafics sont les félins, les petits primates tels que les ouistitis, les reptiles, les perroquets, … Mais depuis quelques années, un nouveau trafic concernant les écureuils du Japon s’est développé. Nous craignons de voir cette espèce finir dans la nature, ce qui porterait atteinte aux espèces d’écureuils déjà présentes dans ces milieux.

En France, la plupart des mammifères doivent être identifiés via une puce électronique mais lors de ces trafics, elles peuvent être retirées ou désactivées pour être remplacées par d’autres indiquant une fausse origine de l’animal. Il est donc important de multiplier les systèmes de traçages pour sécuriser les filières d’élevages, notamment avec la création de cartes d’identité génétiques.

La motivation pour certains trafics provient du fait que certains animaux valent plus chers morts que vivants : par exemple les éléphants pour l’ivoire, ainsi que leur peau et poils extraits pour des bijoux ; les ours pour leur bile ; etc.

Une autre espèce est particulièrement menacée, le chardonneret. Il s’agit d’un petit oiseau capturé pour en faire des élevages, ils sont souvent conservés avec leur plumage de base mais sont aussi croisés avec d’autres oiseaux pour obtenir différentes couleurs de plumes. Ils sont aussi recherchés pour leur chant, un croisement avec des canaris permettrait d’augmenter leur puissance vocale. L’espèce était déjà menacée à cause de la destruction de leur milieu naturel et du changement climatique, mais ce trafic les fragilise davantage.

Nous prendrons également comme exemple la Civelle (l’alevin de l’anguille), capturée illégalement du Portugal à la Belgique. Ce trafic est principalement destiné à l’Asie, pour être mangés en soupe.

Le prix de certaines espèces peut être très élevé : les chardonnerets sont négociés entre 150 et 200 euros pièce ; quant aux anguilles, elles peuvent coûter de 300 à 500 euros le kilo en Europe et jusqu’à 3000 euros le kilo en Asie.

Ces trafiquants ne sont aujourd’hui pas perçus comme des personnes mettant en danger la société, ce n’était pas non plus le cas par le passé puisqu’elles n’encouraient que de « faibles » sanctions : une simple amende pouvant aller jusqu’à 15 000 euros maximum sans aucune peine supplémentaire. Au vu des recettes qu’ils obtenaient via leur trafic, la sanction était donc risible.

Ce trafic continue de croître par le simple fait qu’il rapporte beaucoup plus que celui de la drogue avec des risques moindres.

Aujourd’hui, les démantèlements de ces réseaux sont très complexes car ils se passent au niveau national et international. Les magistrats ont désormais fait évoluer la réglementation française ainsi que les sanctions encourues : un particulier coupable de trafic d’animaux sauvages risque jusqu’à 150 000 euros d’amende et 3 ans de prison ; une bande organisée quant à elle risque jusqu’à 750 000 euros d’amende et 7 ans de prison.

Un problème persiste tout de même une fois les animaux saisis, car en effet l’État ne dispose pas des structures pouvant accueillir ces animaux. La plupart du temps, les éleveurs et parcs zoologiques sont saturés. Certains animaux pourraient donc être relâchés, mais cela reste contraire au lourd protocole de d’accompagnement et réinsertion dans la nature.

La plupart des animaux sont donc contraints de rester avec leurs propriétaires, seulement si les installations sont adéquates. Les détenteurs doivent cependant procéder à des démarches pour régulariser leur possession. Cela n’est pas une bonne solution car la plupart des gens penseront qu’ils pourront toujours se régulariser après s’être fait attraper. Un dernier recours consisterait à euthanasier ces animaux, mais c’est inenvisageable car ils subiraient les inconséquences de l’action humaine.

Le devenir de ces animaux saisis reste en suspens. Il est donc essentiel d’éduquer et de sensibiliser le public sur ce que représente l’engagement de prendre un animal tout comme la nécessité de protéger les espèces sauvages et menacées de nos jours.

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